L’alimentation pendant l’allaitement

Enfin! Bébé est maintenant dans vos bras et vous rêvez d’une belle assiette de sushis, d’un bon tartare de bœuf ou encore d’un morceau de fromage au lait cru?

Il est effectivement sans danger de consommer ces aliments pendant toute la période de l’allaitement.

Ça ne veut pas dire qu’il n’existe pas certains conseils et recommandations à suivre. En voici quelques-uns…

L’énergie

Je n’ai jamais autant eu faim qu’après mes accouchements! C’est normal, car pendant les six premiers mois d’allaitement, nos besoins en énergie sont aussi élevés que lors du 2e trimestre de la grossesse. Il est donc important de bien équilibrer ses assiettes et ses collations, avec des sources de protéines, de glucides et de fibres. Vous manquez d’idées de collations nourrissantes, venez par ici!

Le fer

Si vous souffriez d’anémie pendant la grossesse ou encore si vous avez perdu beaucoup de sang pendant l’accouchement, il se peut que vos réserves en fer soient sous-optimales. On sait que l’anémie provoque de la fatigue… raison de plus d’ajouter de bonnes sources de fer à votre alimentation. Vous êtes végétarienne ou végétalienne? Redoublez de prudence afin de favoriser les aliments riches en fer et jumelez les à la vitamine C; le fer sera ainsi mieux absorbé.

Les bons gras

Le corps fabriquera du lait maternel même si votre alimentation est déficiente en énergie et qu’il doit puiser dans vos réserves. Cependant, la qualité des matières grasses que vous consommez a une influence sur les lipides du lait maternel. Effectivement, les fameux oméga-3 ont encore la cote! Ils sont bénéfiques pour l’enfant à naître pendant la grossesse, mais tout aussi importants pendant l’allaitement. On sait que le développement du cerveau du nouveau-né est loin d’être terminé! C’est le temps de manger du saumon, de la truite, du maquereau et du hareng. Les sources végétales d’oméga-3 sont également à privilégier même si seulement de 2 à 10% seront transformés en DHA, reconnus pour une vision et un développement neurologique optimal chez le nourrisson. Tout comme pendant la grossesse, évitez les poissons prédateurs qui accumulent le mercure et les polluants. Le thon en conserve n’est pas problématique, même que c’est un excellent dépanneur! Le thon pâle n’a aucune limite de consommation, alors que pour le thon blanc un maximum de 300 g par semaine est recommandé, soit 2½ conserves.

Avec ou sans suppléments de vitamines?

Depuis 2015, la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC) a révisé sa position au sujet de l’acide folique et il est maintenant recommandé de poursuivre la supplémentation d’acide folique de « quatre à six semaines postpartum ou tant et aussi longtemps que se poursuit l’allaitement » pour les couples dont les deux partenaires sont à faible risque d’anomalie du tube neural.

Le sujet est un peu moins tranché à ce qui concerne la vitamine D. On sait qu’il est recommandé de donner 400 UI/jour de vitamine D aux nourrissions allaités (au Québec). Toutefois, il n’est pas clairement établi si une femme qui prend des doses massives de vitamines D sera en mesure d’offrir du lait maternel suffisamment élevé en vitamine D. Et puisque le soleil se fait rare en hiver… l’alimentation et les suppléments sont nos seules options! Dans cette optique, continuer la multivitamine prénatale offre une assurance que maman reçoit toutes les vitamines et minéraux nécessaires pour un état de santé idéal. Personnellement, je la prenais quelques fois par semaine, lorsque j’y pensais!

Pour terminer, impossible de ne pas parler de l’alimentation végane (sans aucun produit animal). Sachez que la quantité de vitamine B12 dans le lait maternel est influencée par votre alimentation. Voici une raison de plus de consulter une nutritionniste afin de vous assurer que votre alimentation est équilibrée!

Bon appétit et bon allaitement!

 

Émilie Masson, Dt.P. 

Date de publication : 15 avril 2019 - Republication : 9 janvier 2020