Behzad et Rosemary
Portrait de famille
Plateau-Mont-Royal (Montréal).
Parents de Navid, 4 mois et demi, et maman de Joachim, 5 ans et demi
Behzad, originaire d’Iran, et Rosemary, originaire de France, formaient déjà une belle famille recomposée. L’arrivée de leur premier enfant commun a soudé encore davantage leur union.
Rosemary, marraine d’allaitement à Nourri-Source Montréal, a allaité son premier garçon environ 4 ans. Behzad a donc vécu l’expérience de l’allaitement avec un parcours atypique : d’abord, l’accompagnement pour le sevrage d’un bambin, puis le choix de l’allaitement pour le bébé à naître, et enfin le soutien après la naissance.
Dans les vidéos, il parle avec émerveillement de ses premiers moments avec son fils, qui n’avait que deux semaines lors du tournage. Dans ce texte, Rosemary parle de leur parcours.
L'expérience générale
« Nous sommes une famille recomposée multiculturelle : à la maison, on parle français, anglais et on peut entendre aussi du farsi. Nous sommes tombés amoureux avec Behzad et il a su prendre sa place comme beau-père auprès de mon fils avec beaucoup de curiosité et de respect.
Je m’étais bien préparée à mon premier accouchement, en 2014, qui s’est bien passé à l’Hôpital Saint-Luc avec une sage-femme, mais j’ai été surprise par les difficultés rencontrées en allaitement. Je pensais que c’était quelque chose de parfaitement naturel et normal, et ne m’étais pas assez préparée.
J’ai été soutenue par ma sage-femme, ma marraine d’allaitement, ma cousine (qui a allaité quatre enfants) et la Clinique d’allaitement du Jewish. Finalement, mon premier garçon a été allaité pendant quatre ans, et Behzad était présent au moment de l’étape du sevrage.
J’ai décidé d’être à mon tour marraine d’allaitement avec Nourri-Source, en 2015, pour soutenir d’autres femmes et d’autres parents dans le processus d’allaitement. »
Le premier allaitement
« Ma première expérience d’allaitement a été comme une montagne russe, avec des périodes difficiles au départ - gerçures puis crevasses aux seins (problème réglé par la mise en place de téterelles et intervention pour retrait de frein de langue), sevrage de téterelles, intolérance aux protéines bovines durant la première année -, et des périodes heureuses, de voyage avec un bébé puis un bambin avec une alimentation toujours disponible et le lien d’attachement qui se développe avec l’allaitement.
Je me suis accrochée, car je trouvais l’allaitement très pratique pour voyager avec un bébé puis un bambin, que ce soit à travers la ville comme à travers le monde, et simplement normal comme type d’alimentation. »
Le second allaitement
« Pour notre enfant commun, on a choisi un accouchement naturel avec sage-femme en maison de naissance, et le choix de l’allaitement nous a paru normal.
L’accouchement s’est bien passé et nous avons eu la tranquillité pour faire du peau à peau avec notre fils la première nuit après sa mise au monde en maison de naissance. Mon second allaitement a bien débuté et chaque tétée est un bonheur.
Plutôt qu’une liste de naissance, nous avons demandé aux amis de nous offrir des petits plats préparés ou des coups de main pour les premiers mois avec Navid.
N’étant ni l’un ni l’autre natif du Québec, nous n’avons pas de famille ici, mais un bon réseau d’amis (indispensables selon moi pour survivre les premiers mois). »
Le rôle du père dans l'allaitement
« Le rôle ou même les rôles du père sont essentiels dans l’allaitement pour soutenir et prendre soin de sa conjointe et de la famille à tous les moments de l’allaitement.
Behzad a toujours pris soin de me faire à manger et de m’encourager à prendre le temps de m’alimenter et de m’hydrater, de maintenir un environnement calme. Il s’occupe des autres soins auprès du bébé, du changement de couches aux soins de nez.
Il s’occupe de mon premier garçon pour que celui-ci ne se sente pas abandonné ou oublié à la naissance de son frère, et il prend le relais auprès du bébé pour que je prenne du temps pour moi.
Juste le fait qu’il soit là, disponible en cas de besoin, de manière calme et empathique, constitue un énorme soutien.
Je suis impliquée comme bénévole pour des activités de plein air; Behzad reste proche de l’activité avec le bébé le temps du bénévolat pour me donner une bouffée de liberté. »
Le développement du lien avec le bébé
« Le développement du lien avec son enfant passe par les soins quotidiens auprès de lui, par les jeux, les comptines, le portage.
Pour mes deux garçons, le lien d’attachement a été solidement créé lors de leur mise au monde, renforcé par l’allaitement et soudé par tous les petits défis quotidiens.
Pour Behzad, le lien d’attachement s’est créé dès l’accouchement où il a pu participer activement.
Dès la naissance, aux premiers regards échangés avec Navid et lors du peau à peau. »
La vie de couple pendant l'allaitement
« Pour nous, c’est un peu particulier, car j’allaitais encore mon premier fils lors de notre rencontre. L’allaitement et la vie de famille n’ont jamais été ni un blocage ni un tabou pour le couple ou la sexualité.
Behzad, après l’accouchement, s’est calé à mon rythme (et donc à celui du bébé), à tous les niveaux. La reprise de la sexualité est venue de moi sans pression ni tension.
Pour notre vie de couple, on se garde du temps à deux en se faisant un repas en amoureux. On va profiter d’un concert ou d’une exposition avec le bébé, en faisant garder mon plus grand garçon s’il est avec nous (garde partagée).
On n’hésite pas à voyager et à bouger avec le bébé, on s’organise, on s’adapte et on dédramatise… Au pire, on fait huit haltes pour un voyage de deux heures et on se relaie lors d’un concert.
On fait du ski de fond en alternance et on mange ensemble après. On sort sans rentrer trop tard. On voit les amis ou on les invite à la maison les journées où le rythme est trop rude (nuit blanche, tétées groupées, période de poussée de croissance).
Et, surtout, surtout, on maintient en tout temps les mots doux entre nous et la tendresse, on essaie de maintenir notre bulle amoureuse. »