Léna
Portrait de famille
Ville de Québec
Comaman de Soa, 2 ans et demi
Léna et sa conjointe, qui a porté leur fille, avaient envisagé le coallaitement.
Comme bien des fois avec un nouveau-né, les choses ne se sont pas passées comme prévu!
Cette « pratique » est peu discutée dans l’espace public et les ressources sur le sujet sont limitées.
Léna souhaitait contribuer au projet, par un témoignage écrit, pour parler de la réalité des familles homoparentales.
L'expérience générale
« Être devenue maman sans avoir porté ma fille est une expérience surprenante pour moi. J’ai accompagné ma conjointe tout au long de la grossesse et lors de son accouchement naturel en maison de naissance avec beaucoup de confiance et de sérénité.
Je suis très impliquée depuis le début et j’avais un lien très fort avec notre fille dès qu’on l’a sentie bouger dans le ventre de ma conjointe. C’est moi qui ai pris le plus gros du congé parental et j’ai avec ma fille une relation très forte.
J’adore être maman et, avec ma conjointe, nous formons une équipe très complémentaire. Quand j’ai tendance à être trop sévère, ma conjointe est souvent trop souple, mais chacune de nous travaille à trouver l’équilibre et notre fille trouve en chacune de nous le parent dont elle a besoin. »
Le choix de l'allaitement
« Ça n’a jamais été une question. Il était clair dès le début que si ma conjointe voulait allaiter et si elle aimait ça, elle le ferait. J’étais parfaitement pour.
Nous avons discuté du coallaitement, mais notre fille ayant été hospitalisée pendant sa première semaine de vie, j’ai préféré laisser à ma conjointe l’exclusivité afin que sa production de lait ne soit pas une source de stress. »
Le début de l'allaitement
« Les sages-femmes et les aides-natales de la maison ont guidé ma conjointe pour que bébé prenne bien le sein et tout s’est bien passé. Elle a eu un allaitement très facile.
J’étais toujours en support et je m’impliquais autrement : changement de couches et alimentation de ma conjointe pendant l’allaitement!
C’était assez semblable à ce que je pensais, mais il faut dire que les femmes de ma famille ont allaité aussi, donc c’était un sujet assez connu. »
Le rôle de la comaman dans l'allaitement
« Je crois qu’il est important de s’impliquer afin de tisser un lien avec son enfant dès le départ. C’est ce que j’ai fait.
Je me réveillais la nuit pour changer la couche avant que ma conjointe allaite, je portais ma fille en écharpe, je lui donnais le bain avec la conjointe.
Et je rassurais ma conjointe quand elle doutait ou je prenais le bébé pour qu’elle se repose.
Je suis restée à leurs côtés tout le temps et notre famille est très soudée. Je pense que c’est pour ça, pour tout ce partage dès les premiers instants. »
La vie de couple pendant l'allaitement
« Nous avons conservé des moments d’intimité et de tendresse tout le temps.
Nous prenions notre douche ensemble quand le bébé dormait, nous dormions collées et nous avions de petites attentions.
La sexualité a mis du temps à revenir, c’est normal d’ailleurs, ma conjointe a eu des points de suture et nous étions fatiguées.
C’est revenu doucement, progressivement, à mesure que notre fille a dormi plus et que nous avons apprivoisé notre nouvelle vie de famille et notre nouvelle fatigue. »